Chronique : LFLF, l’album du << moi >> !!!
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Chronique : LFLF, l’album du << moi >> !!!

Chronique : LFLF, l’album du << moi >> !!!

Après 3 années d’attente, Dip Doundou guiss signe son come-back avec un album qui déborde d’énergie et de magie. LFLF est une expression de soi, un produit peint par le lyrisme, où le rappeur de G. Yoof se postule lui-même comme la couleur de ses vers. L’album est une sublime et sombre galerie où Dip fait montre des photos de sa gloire, sans omettre les clichés qui viennent de ses nuits les plus noires. Mais les ténèbres ont été sa lumière. Il a surpassé les chemins les plus escarpés, là où les traîtres sont tout près, mais il est prêt à continuer sa route, sans eux, tous derrière lui. Les obstacles signifient salut pour lui. Dip nous raconte son histoire : l’histoire d’un humain trahi par ses soi-disant amis, l’histoire du rappeur qui a fait plus de la moitié du chemin, l’histoire du père de famille qui doit aller « jeli li dess ». Un son plein de motivation qui nous aiguillonne à aller jusqu’au bout, peu importe les aléas qui vont surgir.

Interdit de rougir. Le frein est prohibé quand on est si proche du but.  » Mane ak 100 coma dina joug  » ça en dit long. Pour lui, toute chute est une chance de se relever plus haut.

Dominique ( pas Dip) a certainement vécu des moments assez bouleversants dernièrement. Il nous interpelle dans top 5 : « Lu tax ma gëth fi du ay matou melentaan » Comme quoi, sa rareté dans le game fut causée par des situations manifestement délicates. Mais ses épreuves, au lieu de l’avachir, forgent plutôt sa personnalité, assurent son ascension. Dans le son « seetu », il semble nous montrer le miroir de son âme amère. Il assène ses vérités à ses vrais de jadis qui s’avèrent << faux >> :  » nga japé nit sa bop mouy tekk sa kaw ay stratégie ». C’est certes manifestement une expérience intime, mais Dip parle surtout pour des milliers de gens victimes de trahison.

Tellement obnubilé par les mondanités, il y a des gens qui sont prêts à briser les liens les plus forts et les plus sacrés.
Cette expression est expresse dans Homie ( mon coup de cœur de l’album. ) C’est un son où il fait le procès de son ami ennemi. Il s’exclame :  » xarit bou jégué moo gëna jegge ennemi ». Il fait appel à une référence spirituelle du christianisme ( Juda et Jésus) pour élucider son argumentaire sur l’hypocrisie qui maquille les amitiés. Déjà, dans jeuli li dess, il martelait : « fi da ngay dé ci nit moulay xon pour ngay dé « . Là, il explique à quelle station l’individu peut être d’un cynisme extrêmement extravagant. On fait corps avec un être, l’être concourt à notre propre perte. Mais selon Dip, on en sort toujours vainqueur, couronné, puisque c’est une leçon que l’on s’arme pour nos prochaines guerres de la vie.

LFLF est l’album du  » moi  » parce que non seulement il déshabille les vies intérieures de Dominique, mais aussi, dans une optique d’egotrib, il revigore les prouesses de Dip. 40 ème jour, Top 5, ci naka, WNPWY… s’inscrivent dans une telle perspective. Ils minimisent ses concurrents, mieux, s’appuyant sur son bilan, il dit transcender toute concurrence avec les autres rappeurs. Ainsi il les interroge :  » yaa sen king bi ci naka » ? Parceque pour lui, lépp fi laniou fékk. Toute une pluie de piques ( envers ses confrères rappeurs qui sont au sommet) tombe de cette bum.

L’album est aussi teinté de belles couleurs musicales avec des prod irrésistibles, des mélodies appétissantes, des chansons d’amour qui caressent les jolies cœurs ( son featuring avec le Goat fadda Freddy est juste épicé, sans oublier celui Morée, un jeune bourré de talent) Pour boucler le projet, niet at ci rène vient faire le bilan de trois années d absence. Un son en collaboration avec Ouz zik buzz qui nous a laissé un couplet légendaire.
En écoutant l’album, on sent un Dip mature, un dip mûr, un Dip qui a envie de partager quelque chose de profond à ses auditeurs.
Sa plume vacille entre une émotion transcrite et une pensée décrite.
Bref, on peut conclure que LFLF est pour Dip l’album de la confirmation. Festin à consommer sans modération.

Socoplume.

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